26 janvier 2011

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J'pensais à ça l'autre fois en faisant mon p'tit rap (yo, pis toutte), pis j'me disais que les jeunes, des fois, y'ont vraiment des expressions bizarres.

Avant, y disaient tout l'temps que c'était hot. Toutte était hot. Pis après ça, y'avait pu rien de hot, ah non, pu rien pantoute! Toutte était rendu cool. Cool par icitte, cool par là, beurres-en aussi épais que tu veux, du cool, envoye, cé pas de l'onguent!

Mais là, jusse comme moé je commençais à dire cool, ben ça a de l'air que dire cool, ben cé pu cool. Non, astheure, toutte est rendu... Gilles. Mais les jeunes, vous savez comment c'qu'y sont, y font leurs originaux pis toutte, faque y disent pas Gilles comme dans Gilles Vignoble, là! Ben non! À ce qu'y paraît, y faut que tu prononces ça «Djilles».

Pis là, y mettent c'te pauvre ti-Djilles-là partout dans leur phrases! Cé Djilles. Cé pas Djilles. Cé Djilles en Djilles. J'm'en vas Djiller à souère.

Les jeunes, cé comme les nouveaux Stroumfes. Tsé, quand qu'y disent tout le temps Stroumfe pour toutte pis pour rien, là. Tsé, parzemple, le Stroumfe Cochon pourrait dire, m'a te Stroumfer ma Stroumfe dans le Stroumfe. Par exemple, tsé.

Si tu remplaces Stroumfe par Djilles, tu mets un peu plusse de Djillettes pis de Grands Djilles, té mets plusses gros pis plusses grands pis moins bleus, tu leu' z'enlève leurs ti-chapeaux pis leurs pantalons stretchés pis tu leur mets du linge mou pis des calottes croches, té fais pu habiter dans des maisons en ti-champignons quequ'part dans forêt, mais dans l'sous-sol de leurs parents, tu leur donnes un cellulaire, tu leur mets la queue du bon bord, pis ça donne à peu près les jeunes d'aujourd'hui.

Faque, en gros, les jeunes, cé toutte des Djilles.

Rodrigue

p.s. ma femme a dit que cé chill qu'y disent les jeunes, tsé, comme la bière de moumoune au citron, mais moé j'pense qu'a me niaise.