31 mars 2013

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Faque j'me suis réveillé en bobettes su'l tapis du salon.

Avec une cicatrisse dans l'cou.

Une torvisse de clisse de grosse cicatrisse qui plisse.

Y fait frette. Ça pue.

Là, vous vous disez: quessé tu fais icitte, Rodrigue? Non, sérieux, arrête de me niaiser, Rodrigue, quessé tu fais icitte? Té pas mort, toé? Té pas mort?

Ben franchement, je l'sais pas vraiment plusse que vous autres.

J'ai-tu mouru ou j'ai-tu pas mouru?

Si j'ai pas mouru, voulez-vous ben m'dire quessé que j'ai faitte pendant toutte c'te temps-là? J'viens quand même pas de faire une sieste de quatre mois dans mon salon, moé-là?

Mais si j'ai mouru, pour quessé que chu reviendu? Cé-tu l'Bonyeu qui avait d'autres projets pour moé su'a terre? Ou ben y'était jusse pu capable de m'voir la face en haut? Pis cé quoi le batinsse de rapport de me faire résurrecter le jour de Pâques, en même temps que son fils, le Crisse?

Toutte quessé que j'sais, cé que là, chu là, pour tu suite, chu icitte, pis cé ça qui est ça.

Faque en me levant, la première affaire que j'ai faitte, cé que j'ai mangé un bon gros hordoye su'l barbécue, ketchoppe-relishe-moutarde-fromage-singlé-extra-extra-extra-bacon avec une tite bière ben ben frette. On a jusse une vie à vivre, tsé...

Ou ben on en a deux, comme moé, on dirait ben!

Rodrigue